Aujourd’hui l’avenir est derrière elle, devant, il n’y a que le passé. Elle était abandonnée par sa famille, rejetée par la société, et méprisée par ses supérieurs. Les séquelles d’Émilie faisaient d’elle un papillon sans ailes, elle portait en son être une pureté, elle était gracieuse.

Ce symbole de grâce cache, comme le papillon, une transformation un peu mystérieuse de son être, et voici comment les choses ont changé : esclave d’un patron dictateur jusqu’au jour où elle décida de fuir. Elle arriva dans les bidonvilles en espérant ne pas être repérée.

Les habitants de cette région la scrutaient du regard, alors, terrifiée, elle prit ses jambes à son cou quand soudain un homme robuste surgit de nulle part et attrapa la jeune fille.

L’espoir a fui, et précipita la vie d’Émilie dans les abimes du désespoir. C’est à ce moment qu’un aspect imprévu apparut, son côté assassin s’éveilla.

Un sourire surmonta son visage, elle avança lentement vers lui sans se soucier de rien, avec un couteau, dont la lame traversa le visage de l’homme ; A ce moment-là, l’homme comprit qu’il a manqué de se faire tuer, il en avait si peur qu’il perdit l’équilibre.

Son poids l’entraina en arrière, elle le saisit par ses vêtements pour l’attaquer, il se protégea du mieux qu’il put, alors elle passa derrière lui et il était à sa merci : elle l’assomma.

Son talent d’approcher sa cible en cachant son hostilité, de déstabiliser sa cible, de ne pas se laisser intimider par l’enjeu, son talent n’est ni dans le combat, ni dans la violence, mais dans la manière de se transformer de vulnérable à invulnérable.

Émilie, jeune fille de 13 ans, n’a appris l’alphabet de la douleur, que par sa société ingrate.

Elle sait lire désormais les sanglots, mais elle s’est changée en monstre dont les mains garderont, à jamais, l’odeur épaisse du sang et le regard figé et immobile de ceux et celles que la vie n’épargne pas.

Son regard traduit un choc émotionnel violent et exprime son traumatisme physique et psychique devant l’injustice de ce monde.

N.N